La toponymie beaucevilloise

Lt-Colonel Paul Mathieu

Il y a tout un pan historique et culturel caché sous les noms de lieux. Le Lac Poulin de Saint-Benoît-Labre aurait été donné en l’honneur du Beaucevillois Trefflé Poulin et de son frère Joseph qui venaient y pêcher. En 1919, Hormidas Vallée achète plusieurs terrains riverains de ce lac pour 25$. Quant à lui, le nom de Lac Saint-François de Lambton provient de la paroisse de Saint-François-de-Beauce du curé Louis-Édouard Bois, desservant-missionnaire de cette région vers 1843.

Vers 1775, on remarque certaines appellations disparues de ruisseaux :au rang sud-ouest Ruisseau de la fougère, du rat musqué, Mystère, de la chouette, blanc…et au rang nord-est, Ruisseau aux martres (vers le bas de la route du golf), aux maringouins etc.

Avenue Lambert : le curé Louis-Zoël Lambert (1846-1928) fut un dynamique entrepreneur pour Beauceville. Sous son mandat (1892-1925), le Collège Sacré-Cœur, le Couvent, l’École Normale et l’Hôpital voient le jour.

Beauce : dès 1737, en fondant la Nouvelle Beauce, on rappelle la vocation agricole de la Beauce de la France.

Beauceville : en 1904, comme cette localité, créée à même le territoire de Saint-François-de-Beauce, devenait la première ville en Beauce, elle prit le nom de Beauceville.

Croix lumineuse: elle fut érigée en août 1935, année du centenaire de l'érection canonique de la paroisse Saint-François-de-Beauce .

Bibliothèque Madeleine-Doyon : nom suggéré en 1994 par S. Louise Turmel, R.J.M,. en l’honneur de la grande ethnologue originaire de Beauceville, Madeleine Doyon (1912-1978).

Bloc (le) : situé entre Saint-Joseph et Beauceville, vers Saint-Odilon. Une petite route dite du Bloc, parallèle à la route du golf, peut se prendre près du Club de motoneige. Petite montagne de fer exploité par Glover and Fry en 1872. De la serpentine se trouve à proximité.

Bois des amoureux

Bois des amoureux (le) : à l’entrée sud de Beauceville, la première avenue était bordée de peupliers et d’ormes. Ce petit bois était jadis le rendez-vous des amoureux. Vers 1965, l’élargissement et la surélévation du nouveau boulevard Renault font disparaître ce boisé galant. Boulevard Renault : en l’honneur de Jacques Renault (1918-1987), maire de Beauceville de 1960 à 1971. En 1964-1965, sous son mandat, l’ancienne 1re avenue est surélevée et élargie.

Bras (le): la rivière Saint-Victor est dite le Bras, car elle est un affluent (un bras) et se déverse dans la rivière Chaudière. Les documents de l'arpenteur Noël Beaupré parlent du Bras dès 173

Caserne Paul-Mathieu: inaugurée le 10 juin 1979 à Beauceville et nommée en l'honneur du lieutenant-colonel Paul Mathieu (1907-1976), commandant des troupes du Régiment de la Chaudière en Normandie, le 6 juin 1944. Né à Québec, il est le fils de Louis-Joseph Mathieu et de Cécile Davis. En 1947, le colonel Mathieu est nommé sous-ministre de la Défense nationale à Ottawa.Le 19 juin 2006, dans l'arrondissement Sainte-Foy-Sillery, on adopte le toponyme Rue Colonel-Mathieu, en remplacement du nom Rue Mathieu de 1951.

Cimetière Notre-Dame, Ottawa, section J

Chapman (Quartier): vers 1965, Armand Berberi (1909-1980) y installe un développement domiciliaire. Au confluent de la du Moulin et de la Chaudière, le poète William Chapman y passe son enfance.

Chemin du raccourci : route percée à partir du rang dit Bord de l’eau du 1er rang sud-ouest (avenue Lambert) pour aller rejoindre le rang Saint-Joseph entre autres.

École Mgr de Laval : école primaire ouverte en 1953. En 1950, on publicise la translation des restes de Mgr de Laval (1623-1708) dans la chapelle du Petit Séminaire de Québec.

Gilbertville : Dès 1865, il est fait mention de ce toponyme dans un rapport de la police minière à Chaudière Gold Mining Division. Du versant sud des Rapides du Diable, donc du lieu-dit La Punaise à Notre-Dame-des-Pins. Ce surnom est dû à la fièvre de l’or qui débute à la rivière Gilbert en 1846 et qui apporte de nouveaux arrivants. Cette rivière Touffe de Pin a pris le nom de Gilbert, en souvenir de Clothilde Dupuis dit Gilbert (13-07-1826 Saint-François-de-Beauce / 25-07-1901 Saint-Georges-de-Beauce) qui découvre une pépite d'or. Elle était la fille de Léger Gilbert et d'Adélaïde Busque. Le 17 octobre 1848, elle épouse Olivier Morin à Antoine.

Grande ligne (la): ancienne route Xavier-Poulin, limite Est de la Route du golf.

Île aux peupliers : en 1782, elle est possédée par l’Amérindien Pierre Anatase Makatagondo qui la nomme Île Kokokasso. Située près des

Rapides du Diable. Gibertville

Île aux raisins : elle était toute voisine de l’Île ronde, en aval. En 1980, lors de la construction du pont, face à la Polyvalente Saint-François, sa terre fut récupérée pour les approches dudit pont. Elle est disparue depuis.

Ile aux raisins

Île aux vaches : face au presbytère, près de la rive Est. Disparue, on l’aurait intégré au rivage. Il y a plus de 50 ans, des attractions (cirque, expositions…) s’y tenaient occasionnellement.

Île ronde : cette île se retrouve sur le cadastre de Beauce de 1884. Pas nécessairement ronde, mais probablement formée à même les alluvions de la rivière du Moulin.

Piscine Yvan-Cliche : piscine du Centre culturel de Beauceville, inauguré en 1967...et devenu le Centre des loisirs de Beauceville. Nom suggéré par André Garant en 2004 lors du 100e anniversaire du statut urbain de Beauceville. Yvan Cliche (1940-) est ce déterminé nageur qui, entre autres, a franchi, en 1967, La Manche à relais.

Passerelle Desjardins:

Cette passerelle, inaugurée en 2008, relie la rive est de Beauceville à l'Île ronde. Les Caisses Desjardins du sud de la Chaudière en sont un commanditaire de prestige.

Platin (le) : terrain plat riverain de la rivière du Moulin où l’OTJ se retrouve de 1943 à 1966.

Plée (la) : terrain déboisé, pelé par des abattis. Le Club de motoneige Beauceville s’y trouve, entre les rangs Saint-Gaspard et Saint-Charles.

Punaise (la) : selon Marius Barbeau, Augustin Pomerleau aurait fait transporter une bâtisse infectée au versant sud des Rapides du Diable

Rang Fraser : Georges-Auguste dit Gustave Fraser Chaussegros de Léry (1853-1918), notaire. La route qui y mène se nomme Route Pierre-Jeannotte. La plupart des rangs tirent leurs noms des membres de la famille seigneuriale de Léry (Corinne, Charles, Louis, Alexandre, Joseph, etc.)

Rapides du Diable (les) : La première mention cartographique connue serait celle de John Montresor, sur un plan daté du 25 juillet 1761 et sous la forme The Devil's Rapid. Tout indique cependant que le nom actuel était alors d'usage connu puisque le toponyme Rapide du Diable est mentionné dans une lettre de François-Étienne Cugnet, écrite le 18 octobre 1730 au ministre de la Marine en vue d'obtenir une concession de terres qui permettraient d'entreprendre l'élevage de bœufs provenant du pays des Illinois. Parmi les autres noms relevés, citons : Le Portage, Le Rapide, Les Grands Rapides, L'Enfer, Les Portes de l'Enfer.

Rivière Chaudière : ceci rappelle les marmites ou chaudières formées dans le roc des Chutes de Charny à Lévis.

Rivière du Moulin : les Chaussegros de Léry se portent acquéreurs de la seigneurie Rigaud-Vaudreuil en mars 1772. Ils y bâtissent des moulins, alimentés par la décharge du Lac Fortin (Lac aux pins) de Saint-Victor.

Rivière des Plante (la) reçoit plusieurs petits affluents, surtout sur la rive gauche : le ruisseau de la Quarantaine, le ruisseau des Chicots et le ruisseau Fraser (autrefois dénommé Ruisseau en Peine). Son cours, passablement rapide, est souligné par d'assez nombreuses cascades correspondant à des bandes transversales de diorite et de serpentine, signalées par le géologue Obalski en 1898. À diverses reprises on y a exploité l'or et l'amiante. Le nom est attesté dès 1785 dans un procès-verbal de Jean Renaud et de G. Taschereau sur les chemins où l'on précise qu'il faudra «un pont de 40 pieds sur la rivière à Guillaume ou des Plantes». Or, Augustin Plante, un des pionniers de la seigneurie, habite alors tout près. Par la suite, le nom se rencontre constamment sur les cartes et ne semble pas avoir connu de variantes notables si l'on excepte la forme Rivière aux Plantes, évidente allusion botanique, à moins qu'il ne s'agisse que d'une erreur d'écriture.

Rocher (le) : dès 1785, Jean Renaud, grand voyer, et G. Taschereau qui, dans leur procès-verbal, parlent d'une terre de douze arpents «appelée le Rocher» et qui n'est pas encore concédée. Le lieu s'est également autrefois appelé Le Petit-Bourg. La tradition beauceronne veut, en effet, qu'une bourgade abénaquise s'y soit installée.

Route du Pésident-Kennedy : Ancienne Route Lévis-Jackman. C'est par l'arrêté en conseil du 4 décembre 1963 que le Conseil exécutif du Québec a décidé de la nommer en l’honneur de John F. Kennedy (1917-1963), assassiné le 22 novembre 1963.

Ruisseau Bernard : petit affluent nord-ouest de la rivière Chaudière, site de la chapelle Bernard de 1765. Godefroy Bernard aura la concession 1 dite S-O2 le 2 juin 1793 et le no 2 le 27 mars 1791. En 1794, il épouse Brigitte, fille du notaire Louis Miray.

Ruisseau des meules : affluent de la rivière du moulin où on moulait les grains. Vers 1910, les Champs d’or Rigaud-Vaudreuil y font des investissements majeurs sur la recherche aurifère.

Saint-François : le premier seigneur est François-Pierre Rigaud-Vaudreuil. Certains disent que ce nom de lieu est dû au premier missionnaire de la Nouvelle Beauce de 1737 à 1743, le Récollet François Carpentier.

Salle Éloi-Gérard : devenu Auditorium Éloi-Gérard de la Polyvalente Saint-François. Nom suggéré en 1982 par André Garant, alors professeur d’histoire à cette école. Le frère mariste Éloi-Gérard Talbot (1899-1976), enseignant à Beauce ville, fut un réputé généalogiste.

Touffe de Pin (la) : Des écrits signalent en 1771 ce nom. On retrouve parfois La Pointe-aux-Pins, Les Pins. Jusqu’en 1925, Notre-Dame-des-Pins fait partie de Saint-François-de-Beauce.