Barry Roderick dit Rodrigue

La saga d’une famille de Saint-François-de-Beauce, émigrée aux Etats-Unis au 19e siècle. Fils de Henry Roderick et de Gladys Hadfield, Barry Rodrigue est né en 1949 à Lewiston, Maine. Vers 1835, son ancêtre François Rodrigue (1791-1878) à Joseph, époux de Marie-Catherine Loubier (1800-1872) à Pierre, émigre de Saint-François-de-Beauce pour le Maine. Peu après la construction du Kennebec Road vers 1830, un réseau de diligences part de la Beauce pour Skowhegan Maine en quatre heures et demi, moyennant dix dollars.En 1843, Sophie Rodrigue (1824-1899), fille de François, épouse, à Bath, Maine, Antoine Plante (1813-1895), devenu Antonio ou Anthony Plant. Sophie et Antoine décèdent tous deux à Bath, Maine, Sagadahoc et sont inhumés au lot 98 du Oak Grove Cemetery, à Bath, Maine. Antoine Plante est le fils de Jean-Guillaume Plante et de Marie-Victoire Bétil. D’après le recensement de 1834, Antoine Plante émigre de Saint-Charles-de-Bellechasse à Bath Maine comme pêcheur. Par après, Antoine rejoint les rangs de la 7th Main Infantry Volunteers de la U.S. Army, et se fait blesser en Virginie lors de la Guerre Civile américaine.

Un des enfants de Sophie et Antoine, Thomas Gustave dit Tom Plant (5 janvier 1859 Bath Maine / 25 juillet 1941 Laconia New Hampshire) fut un prospère industriel de la chaussure. Selon les écrits de Barry Roderick, qui francise son nom il y a vingt ans en Barry Rodrigue : « En 1891, il lança sa propre compagnie. Au cours des vingt années suivantes, la Thomas G. Plant Company de Boston devint ce qu'on affirma être la plus grande entreprise manufacturière de chaussures au monde. En 1910, il prit sa retraite alors qu'il était probablement le plus riche Franco-Américain de son époque. On estime que sa fortune atteignait alors quelque vingt-six millions de dollars. Malheureusement, la grande crise de la décennie 1930 le ruinera. »

Après ses recherches sur Plant, Rodrigue lance le constat suivant :

« Ma recherche sur Tom Plant m'a amené non seulement à me demander pourquoi, de façon aussi exceptionnelle, il ne correspondait pas aux stéréotypes courants sur les Franco-Américains mais également à tenter de voir si ces préjugés avaient quelque fondement. J'ai commencé à chercher des indices dans l'histoire de la famille de Tom et d'autres Canadiens français ayant émigré du Bas-Canada pour s'établir au Maine au début des années 1800. Cette quête de nouveaux renseignements sur ces Francos disparus au sujet desquels on connaît si peu de choses m'a conduit à faire, pour la période allant de 1810 à 1860, une recherche sur la route du Canada et les régions frontalières qui lui correspondent tant au Québec qu'au Maine».En 2003, Barry Rodrigue est co-auteur du volume Histoire de Beauce-Etchemin-Amiante, 1056 pages.

Le grand-père de Barry Rodrigue, Henry Roderick Sr (1884-1937), est l’époux de Mary Eva Ashland (1892-1963)…fille de Joseph Asselin à Abraham, né en 1858 à Saint-François-de-Beauce. Joseph Asselin travailla dans la région de Livermore Falls et Belgrade au Maine.

Barry Rodrigue a un parcours de vie peu ordinaire. Il a passé sa jeunesse à Augusta, dans le voisinage de Manchester, Maine. Après son high school, il quitte le Maine, déménage au Wisconsin et en Alaska en 1971. Bref séjour au Canada, ensuite trois ans à l’Île Diomède avec les Esquimaux, à deux milles de la Sibérie. Plus de dix ans avec les Indiens Tlingit et les Blancs du sud-est de l’Alaska , où il compile les us et coutumes de ce coin de pays. En 1986, c’est de l’Alaska, qu’il écrit à Beauceville en vue de connaître davantage ses origines francophones. En 1986-1987, j’ai alors entretenu correspondance avec Barry.

Barry Rodrigue a passé plus de vingt ans en Alaska et revient au Maine en 1990. Il terminera ses études en recevant son Master's Degree de l’University du Maine à Orono. Il finira son Doctorat à l’Université Laval de Québec et un autre à Orono. Peu après, LA College lui offre une tâche d’enseignant au département des arts et sciences humaines, en tant qu’attaché au Franco-American Heritage Collection.

Barry Rodrigue demeure maintenant à Bath, Maine avec son épouse, et son fils, Kenai.

André Garant, historien

Sources: Correspondance personnelle avec Barry Rodrigue 1986-1987

http://www.francomaine.org/Francais/Histo/Canada/Canada_Travelor.html