Le notaire-historien Philippe Angers (1858-1935)

Cousin du poète William Chapman (1850-1917), Philippe Angers naît à Saint-Roch de Québec le 27 avril 1858. Il décède à Beauceville le 21 mars 1935. Il est le fils de François-Xavier Angers, marchand de Lévis, et de Sophie-Claire-Elmina Taschereau, fille d’Antoine-Charles Taschereau, seigneur et député de Beauce. Angers est aussi le cousin du lieutenant-gouverneur du Québec (1887-1892), Auguste-Réal Angers (1838-1919).

À Beauport en 1882, Philippe Angers épouse Clarita Genest née en août 1857, dont il aura eu neuf enfants. En secondes noces, en 1918, il marie à Montréal Estelle Pelletier (1867-1947).

Angers est reçu notaire le 18 mai 1884. En plein cœur de Saint-François-de-Beauce, son imposante demeure d’influence Queen Ann, propriété actuelle d’André Lessard (1931-2011), au 612 boulevard Renault, avoisine alors le manoir seigneurial de William-Henri Brouage Chaussegros de Léry, démoli en 1985. Son fils Philippe-Albert Angers (1883-1947) pratique aussi la profession de notaire dans cette résidence.

Le notaire Philippe Angers exerce à Beauceville de 1884 à 1914 et à Montréal de 1914 à 1919, soit 12 072 actes. Revenu en Beauce, il fut registrateur de 1919 à 1935. Auteur de la loi Angers sur les hypothèques inopérantes qui lui valut en 1931 un doctorat honoris causa de l’Université Laval.

Ami de Joseph-Édouard Fortin (1884-1949), fils de Joseph-Télesphore Fortin (1855-1936) et petit-fils du notaire Télesphore Fortin (1818-1901), Philippe Angers écrira:« En 1908, en société avec son père, il fonde L’Éclaireur…» Membre de la Chambre de Commerce de Beauceville, Philippe Angers demandera à plusieurs reprises des barrages sur la Chaudière pour contrer les inondations.

Philippe Angers consacre ses loisirs à la lecture, à la compilation et à la publication de l’histoire locale beaucevilloise et régionale beauceronne, tels ses écrits sur : La bénédiction du pont Fortin de 1932, Les seigneurs et premiers censitaires de Saint-Georges-de-Beauce (1927), etc. En 1935, l’avocat Robert Vézina emprunte deux chapitres de son livre Histoire de Saint-Georges de Beauce.

http://www.ourroots.ca/toc.aspx?id=1697&qryID=c901db27-b784-4498-b365-df0b6390e003

Évelyne Bolduc s’inspirera aussi des écrits d’Angers dans son volume Souvenirs beaucerons, paru en 1938, trois ans après la mort du notaire Angers.

Angers consacre ses heures de loisir à la lecture et à la recherche historique. Il publie dans L’Éclaireur plusieurs chroniques sur l’histoire de la Beauce. Fondée en 1917, la revue Le Terroir fait paraître plusieurs textes du notaire-historien Angers : des écrits sur Arnold en 1775 (1924), la légende des Rapides du Diable (1925), la première messe de Noël à Saint-François-de-Beauce (1926), les origines de la Beauce (1927), etc.

Acheté en 1899 par le notaire Angers, l’ancien lot du cimetière no 108 revient à la Fabrique en 1953. En 1959, Valère Cloutier s’en porte acquéreur. Où est donc passé le monument funéraire d’Angers? En 1935, au décès de son ami Philippe Angers, J.Édouard Fortin écrit :

« Le notaire Angers a fouillé dans les archives de la Beauce où il s’est passé maints événements historiques importants. Il a été heureux dans ses recherches, et il a pu livrer à la publication nombre de choses intéressantes. (…)

André Garant

Sources: Saint-François-de-Beauce, je me souviens, 1985 (André Garant) et dossier personnel

Photo: 03Q_P1000S4d83p Archives Nationales du Québec Philippe Angers (vers 1887). photographe Montminy et Cie, 2 Rue St-Jean, Québec

Maison du notaire Philippe Angers à Beauceville construite en 1884 .

Syllas Berberi en a pris possession par la suite, Pierre Quirion et André Lessard

ont été les autres propriétaires

Photo: Sylvia Berberi