L'HÔPITAL ST-JOSEPH

En 1878, le curé François-Xavier Tessier amorce des pourparlers en vue d’ouvrir un hôpital à Saint-François-de-Beauce. Dès la fin du 19e siècle, Saint-François et la région bénéficieront d’une infrastructure médicale mieux organisée. Ainsi, en août 1894, l’abbé Louis-Zoël Lambert, curé de 1892 à 1925, acquiert un terrain et une petite maison, sur le futur site de la maison d’André Caron. (1925-2013), un des fermiers de l'hôpital. D'autres employés ont besogné sur cette ferme: vers 1934, Cyrille Busque (1903-1989), ensuite Donat Blouin(1903-1993), Henri-Roch Poulin (1928-2006)...)... La ferme sera vendue en 1996.

On compte alors sur le bénévolat pour assurer la survie de cet embryon d’hôpital. Vers 1900, un certain Charles Bernard, âgé de 35 ans agit comme directeur, infirmier, fermier et chauffeur. De 1904 à 1912, les Religieuses de Saint-François-d'Assise s’y dévouent. Le rêve du curé Lambert se réalisera davantage avec l’ouverture d’un hospice qui accueille onze personnes âgées. Cette construction de quatre étages n’est rien d’autre que la section dite Foyer.

«Arrivées à Beauceville le 22 octobre 1904, les soeurs se mettent à l'oeuvre. Elles accueillent des malades dans une petite maison ou soignent ceux-ci à domicile en attendant la construction de l'hôpital. Lors de leurs premières années en Beauce, elles se consacrent aussi à l'enseignement et fondent quelques écoles. La communauté s'accroît graduellement par l'arrivée de soeurs venues de France et par l'ouverture d'un noviciat à Beauceville en 1910.

En 1907, des conflits éclatent entre les Soeurs de Saint-François d'Assise et le curé Zoël Lambert, qui refuse de leur laisser la responsabilité de l'hôpital nouvellement construit. L'affaire, à son apogée en 1909-1910, se rend devant les tribunaux de Rome. Le jugement favorable aux soeurs est porté en appel par le curé Lambert. Lasses de se battre et de subir des persécutions de leur curé, elles quittent d'elles-mêmes Beauceville en 1912. Soutenues par l'archevêque de Québec Mgr Louis-Nazaire Bégin, elles s'installent alors à Québec, où elles fondent, à Québec, l'Hôpital Saint-François d'Assise en 1914. Elles y ouvrent le couvent Saint-François d'Assise en 1916 et le couvent de Notre-Dame-de-Grâce en 1918.»

Agrandissement de l'hôpital de Beauceville

En 1919, on y reçoit aussi quelques orphelins et de rares malades. Plus tard, soit en 1923, quelques chambres seront réservées aux malades. Bientôt, les jeunes sont confiés aux soins de l’Orphelinat de Saint-Joseph-de-Beauce (1908-1969), aussi administré par les Sœurs de la Charité de Québec. Pendant quelque temps, les Religieuses de Jésus-Marie de Beauceville auront accueilli des orphelins. Le 1er mai 1926, l’Unité sanitaire de Beauce ouvre à Beauceville, une première au Québec!

En 1961, les statistiques recensent : 21 religieuses, 98 personnes âgées, aucun orphelin et 2702 patients traités cette année-là. De 1962 à 1965, les Religieuses érigent le nouvel hôpital d’une capacité de deux cents lits. Des spécialités modernes seront dispensées. L’ancien hôpital est alors reconverti en résidence pour personnes âgées. Ainsi, l’Hôpital Saint-Joseph, ouvre officiellement le 20 juin 1965 . En 1967, ces mêmes Religieuses aménagent leur résidence, dotée d’une chapelle, d’une bibliothèque pour la communauté.

Le journal l’Éclaireur-Progrès rapporte alors :«L’Hôpital St-Joseph a huit étages avec la machinerie dont 4 étages servent exclusivement au confort des malades. (…) La pouponnière peut recevoir 40 nouveaux nés et la pédiatrie a 36 lits pour les enfants de 5, 6 et 7 ans. Deux chambres de 3 lits sont destinées aux adolescents.»

Des changements surviennent bientôt. De 1973 à 1983, J. Léo Beaulieu (1927-2012) devient le premier directeur général laïc. En 1976, l’établissement est agrandi pour y soigner soixante patients, dix bébés et une centaine de vieillards. À Saint-Georges, l’Hôtel-Dieu-Notre-Dame-de-Beauce n’ouvre ses portes que le 19 mars 1950.

En mars 1980, les premières chambres de naissances au Québec font l’orgueil de l’hôpital de Beauceville. Le 1er septembre 1982, Québec décrète la fusion des deux hôpitaux beaucerons. Le 7 décembre 1984, le ministère des Affaires sociales acquiert le centre hospitalier. En 1986, on comptait 621 employés à l’Hôpital de Beauceville. En 1988, les deux centres hospitaliers redeviennent autonomes…et les Pavillon Saint-Joseph et Pavillon Notre-Dame défusionnent officiellement le 1er avril 1990.

À l’automne 1996, les soins aigus prennent fin à Beauceville. Ainsi naît à Beauceville un centre de soins de longue durée, affilié au Centre d’Hébergement et Soins de Longue Durée de Beauce (CHSLD). Un centre de réadaptation en alcoolisme et toxicomanie desservira Chaudière-Appalaches.

Point de service du centre de réadaptation en déficience physique en Chaudière-Appalaches.

La ferme

Le premier hôpital

En 2008, une plaque, soulignant la contribution des Soeurs de la Charité auprès de la population beaucevilloise, a été apposée sur le mur du premier hôpital de Beauceville (Foyer).

André Garant

Sources :

Loué sois-tu pour mes Sœurs, les saisons, Les Sœurs de Saint-François-d’Assise au Canada, 1904-2004

Saint-François-de-Beauce, je me souviens, 1985, Beauceville, selon les extraits des Annales des Sœurs de la Charité de Québec.

Beauceville, 1re Ville en Beauce, 1904-2004, texte de Monique Caron, L’Hôpital St-Joseph de Beauceville

Photos: Andrée Roy