L'art religieux à Beauceville

Benjamin Demers,curé

De l’art en barre, comme on disait autrefois.

Comme la plupart des paroisses du Québec, Saint-François-de-Beauce se dote, au fil du temps, d’un patrimoine artistique religieux fort intéressant. Il suffit de dépouiller les livres de comptes de la Fabrique pour s’en convaincre.

En 1891, le curé Benjamin Demers publie ses Notes sur la paroisse de St-François de la Beauce. Dans ce petit livre, réédité en 1981 par la Corporation Culturelle Rigaud-Vaudreuil, on y lit les dons suivants : un ostensoir en argent de J. Gaspard C. de Léry en 1783, un grand ostensoir doré par veuve Alexandre de Léry en 1887, etc.

« En 1937, le notaire Gérard Morisset (1898-1970) se consacre à dresser l’inventaire des œuvres d’art du Québec, ce qui l’amène à créer un fonds documentaire constitué de données d’archives et d’inventaires qui demeure une source inégalée de renseignements sur le patrimoine. Auteur prolifique, il fut aussi, de 1953 à 1965, directeur du Musée du Québec. C’est sous son égide que le musée devint l’un des plus prestigieux établissements muséaux du Canada.»

Morisset passe par Beauceville, une des plus anciennes paroisses de la Beauce. Aussi, faut-il noter que l’abbé Jean-Thomas Nadeau (1883-1934), natif de Saint-Joseph-de-Beauce, est un collaborateur de M. Morisset.

Suite à une demande de la Corporation Culturelle Rigaud-Vaudreuil de Beauceville, Guy-André Roy du Ministère des AffairesCulturelles du Québec livre, en 1983, un inventaire sommaire de 122 pages, intitulé Inventaire des œuvres d’art et mobilier religieux de la Fabrique Saint-François Beauceville. Une synthèse de cette étude apparaît à la monographie du 150e de la paroisse Saint-François en 1985. En début 1983, la CCRV appose une petite plaque avoisinant l’œuvre de Baillargé.

En 2003, lors du 25e anniversaire de la Société du patrimoine des Beaucerons, Daniel Carrier publie une brochure de dix pages, Trésors religieux de la Beauce. Sur Beauce- ville, on montre des photos couleurs dont un ange de Louis Jobin et le maître-autel de la sacristie de François Baillargé.

En 2004, le centenaire du statut urbain de Beauceville est souligné de différentes façons. Entre autres, on publie une monographie sur l’histoire locale. Dans un des chapitres, André Garant résume le patrimoine religieux de Saint-François. On rafraichit la mémoire :

Saint-François d’Assise en prière, une toile de 1783

Ampoules aux saintes huiles de François Ranvoyzé, 1783

Baiser de la paix en argent de Laurent Amyot, 1798

Des artistes réputés du Québec sont les auteurs d’œuvres d’art inestimables : François Sasseville, Louis-Thomas Berlinguet, Antoine Plamondon, Louis Dion, Ferdinand Villeneuve, entre autres. Très rares au Québec, reconnus Biens culturels du Québec en 1985, les œuvres majeures demeurent :

François Baillargé

cote 82.0955 (45), ANQ-Q

- L’autel de la sacristie, soit le tabernacle, œuvre du réputé François Baillargé (1759-1830) en 1815.

- Le parement dit médaillon sculpté en 1822 par Baillargé et présent au maître-autel de l’église.

- Les deux anges porte-candélabres du renommé sculpteur Louis Jobin (1845-1928) en 1890.

Toujours en 2004, Chantal Fecteau publie une brochure sur ce patrimoine religieux local. De pertinentes photos de l’inventaire dressé en 1983 émaillent ses textes. À juste titre, Mme Fecteau ajoute

« Le présent dépliant jette un éclairage sur une partie du patrimoine religieux de la paroisse. (…)…il se veut un tremplin pour les connaisseurs qui souhaiteraient poursuivre la recherche (….) Objets de culte, arts sacrés, trésors religieux, qu’adviendra-t-il de toutes ces richesses que les Fabriques des paroisses n’arrivent plus à entretenir et à mettre en valeur ?»

Passent les années et à Beauceville, la paroisse de Saint-François d’Assise de Beauce garde en réserve des œuvres d’art de plus de 200 ans. C’est là un legs des anciens à préserver…et à mettre en valeur?

André Garant

Source: Curé Demers: Notes sur la paroisse Saint-François-de-la-Beauce

Voir citations au bas des gravures