L’économiste Pierre Fortin arrière-petit-fils de Philippe Angers

Philippe Angers

Cousin du poète beauceron William Chapman (1850-1917), Philippe Angers naît à Saint-Roch, à Québec, le 27 avril 1858. Il décède à Beauceville le 21 mars 1935. Il est le fils du huissier François-Xavier Angers (1815-1887), marchand de la Pointe-Lévis, et de Sophie-Claire-Elmina Taschereau, fille d’Antoine-Charles Taschereau (1797-1862), seigneur et député de Beauce et d’Adélaide Fleury de la Gorgendière (arrière-petite fille du seigneur fondateur de la Nouvelle-Beauce). Angers est aussi le cousin du lieutenant-gouverneur du Québec (1887-1892), Auguste-Réal Angers (1838-1919). Philippe est le beau-frère du notaire et registrateur, Jean-Éphrem Proulx.

L’arrière-grand-père de Philippe Angers, François-Réal Angers (1812-1860) épouse Louise-Adèle Taschereau (1822-1849), fille du seigneur Antoine-Charles Taschereau. En secondes noces, il marie Louise Panet (1830-1894), fille de Charles Panet, avocat, député conservateur à Québec et sénateur. François-Réal est aussi journaliste et auteur. En 1850-1851, il assume la présidence de l'Institut canadien de Québec

À Beauport en 1882, Philippe Angers épouse Clarita Genest née en août 1857. Ils auront neuf enfants. En secondes noces, en 1918, il marie à Montréal Estelle Pelletier (1867-1947), fille de Pierre Pelletier (1836-1914), marchand, et d’Estelle Lapointe (1834-1921).

Philippe Angers est reçu notaire le 18 mai 1884. En plein cœur de Saint-François-de-Beauce (Beauceville), son imposante demeure d’influence Queen Ann, au 612 boulevard Renault, avoisine alors le manoir seigneurial de William-Henri Brouage Chaussegros de Léry, démoli en 1985. Son fils Philippe-Albert Angers (1883-1947) pratique aussi la profession de notaire dans cette résidence.

Le notaire Philippe Angers exerce à Beauceville de 1884 à 1914 et à Montréal de 1914 à 1919 (12 072 actes). Revenu en Beauce, il est registrateur de 1919 à 1935. Auteur de la loi Angers sur les hypothèques inopérantes qui lui vaut en 1931 un doctorat honoris causa de l’Université Laval.

Ami de l’avocat Joseph-Édouard Fortin (1884-1949), fils de Joseph-Télesphore Fortin (1855-1936) et petit-fils du notaire Télesphore Fortin (1818-1901), Philippe Angers écrit: « En 1908, en société avec son père, il fonde (le journal et l’imprimerie) L’Éclaireur…» Membre de la Chambre de Commerce de Beauceville, Philippe Angers demandera à plusieurs reprises des estacades, des barrages sur la Chaudière en vue de contrer les inondations.

Philippe Angers consacre ses loisirs à la lecture, à la compilation et à la publication de l’histoire locale beaucevilloise et régionale beauceronne, tels ses écrits sur : La bénédiction du pont Fortin de 1932, Les seigneurs et premiers censitaires de Saint-Georges-de-Beauce (1927), etc. En 1935, l’avocat Robert Vézina emprunte deux chapitres de son livre Histoire de Saint-Georges de Beauce.

http://www.ourroots.ca/toc.aspx?id=1697&qryID=c901db27-b784-4498-b365-df0b6390e003

Fille du président du sénat canadien Joseph Bolduc, Évelyne Bolduc (1888-1939) s’inspire aussi des écrits d’Angers dans son volume Souvenirs beaucerons, paru en 1938, trois ans après la mort du notaire Angers…et un an avant le décès de Mlle Bolduc.

Philippe Angers publie plusieurs chroniques sur l’histoire de la Beauce dans le journal L’Éclaireur. Fondée en 1917, la revue Le Terroir fait paraître de nombreux textes du notaire-historien Angers : des écrits sur Arnold en 1775 (1924), La légende des Rapides du Diable (1925), La première messe de Noël à Saint-François-de-Beauce (1926), Les origines de la Beauce (1927), etc.

Acheté en 1899 par le notaire Angers, l’ancien lot du cimetière no 108 revient à la Fabrique en 1953. En 1959, Valère Cloutier (1893-1973) s’en porte acquéreur. Où est donc passé le monument funéraire d’Angers? En 1935, au décès de son ami Philippe Angers, J.Édouard Fortin écrit :

« Le notaire Angers a fouillé dans les archives de la Beauce où il s’est passé maints événements historiques importants. Il a été heureux dans ses recherches, et il a pu livrer à la publication nombre de choses intéressantes. (…) »

http://www.destinationbeauce.com/fr/actualites/2015/06/19/la-legende-des-rapides-du-diable/

Selon le registre paroissial de Beauceville, Philippe Angers apparaît à la 11e sépulture de 1935. Inhumé le 23 mars 1935 dans le lot 108 d’une ancienne carte du nord du cimetière de Beauceville, près de l’imposant monument de la famille de Pierre-Ferdinand Renault (1853-1912). Sur la plus récente carte du cimetière, le lot no 252 est bel et bien celui acheté le 22 avril 1899 par le notaire Philippe Angers.

En 1953, ce lot revient à la Fabrique. Le 1er mai 1959, soixante ans après l’achat original à 25$ par Philippe Angers, Valère Cloutier (1893-1973), époux d’Yvonne Nadeau (1897-1980) achetait ledit lot, conformément à l’article 36 de la loi des cimetières. Le 16 septembre 1980, Mme Cécile Cloutier (1927-2013), fille de Valère, débourse 100$ pour la location à perpétuité de ce lot.

Inhumée à Beauceville, Clarita Genest, la première épouse de Philippe Angers, est décédée le 4 mars 1918. La seconde épouse du notaire Angers, Estelle Pelletier, est inhumée à Montréal en octobre1947. En pleine crise économique, en 1938, trois ans après le décès de Philippe Angers, la famille Angers quitte la Beauce.

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Fait intéressant, fils de Philippe, l’avocat Auguste-Réal Angers (1887-1968) sera père de dix enfants, dont Guy Angers (1922-1992). Ce dernier est un haut dirigeant de la Cie pharmaceutique Rougier, Montréal. De plus, Guy Angers est l’époux de Renée Dupuis (1925-2010), fille d’Albert Dupuis de la célèbre famille de Dupuis et Frères de Montréal.

Issue d’une autre lignée familiale, Félicité Angers (1845-1924), célibataire, et fille du forgeron Élie Angers et de Marie Perron, est cette écrivaine connue sous le pseudonyme de Laure Conan. Elle vécut dans Charlevoix et à Québec.

Non parent direct avec Philippe Angers, un autre Angers s’illustre en économie : François-Albert Angers (1909-2003), époux de Gisèle Lemyre. Il est le fils du médecin Albert Angers et d’Odulie Laroche. Pendant ses études, il travaille à la pharmacie de son père. Il devient professeur aux Hautes Études Commerciales. De 1955 à 1985, il est, entre autres, Président de la Ligue d'Action Nationale du Québec.

Philippe-Albert Angers et sa fille Marguerite Angers

Fils de Philippe Angers et de Clarita dite Claire Genest, Philippe-Albert Angers (1883 Beauceville-1947) Québec) et Berthe DesRivières (1885-1948) sont les parents de : Anonyme féminin (1910-1910), Édouard (1911-1975), Jacques (1912-1985), Marc (1915-1997)

Aurélien (1921-1922) et Marguerite Angers (1918-1981). En 1930, Philippe-Albert est Surintendant du prêt agricole fédéral à Québec. Il pratique surtout à Beauceville et quelques années à Québec. Décédé le 4 décembre 1947, Philippe-Albert Angers est inhumé au cimetière Belmont de Québec, dans un lot de la famille Taschereau; sa grand-mère paternelle est Elmina Taschereau (1826-1888), fille du seigneur Antoine-Charles Taschereau.

Aussi, en 1943, la Beaucevilloise Marguerite Angers épouse Jean-Paul Fortin (1915-1988), médecin et propriétaire de la Pharmacie Lévis, 81 Côte du Passage à Lévis. Jean-Paul Fortin et Marguerite Angers auront quatre enfants : Pierre(1944-), économiste, Raymond (1945-), médecin, Suzanne (1948-), infirmière et psychologue, et Bernard Fortin (1950-), professeur d'économie à Université Laval et chercheur réputé en économie. Le frère de Jean-Paul, le juge Louis Fortin (1920-2005) deviendra député fédéral de Montmagny-L'Islet (1958-1962). Aussi, sœur de Jean-Paul Fortin, Jacqueline (1917-1998) épouse Guy Hamel (1915-2002), fils du dentiste Philippe Hamel (1884-1954), politicien reconnu, partisan de la nationalisation de l’électricité.

En mai 1956, la famille de Jean-Paul Fortin déménage de Lévis à Sillery. La mère de Berthe DesRivières est Eugénie Taschereau, sœur du futur 1er ministre du Québec, Louis-Alexandre Taschereau (1867-1952) et fille de Louise-Adèle Dionne à Amable (négociant, député et seigneur) et de Jean-Thomas Taschereau (1814-1893).

Mme Fortin a antérieurement occupé divers postes de haute direction dans les domaines de l’éducation, de la science, de la culture et des communications au Canada. Elle prend sa retraite en août 2016. Pierre Fortin et son épouse Michèle sont les parents de cinq enfants d’origine coréenne : Catherine, Élisabeth, Jérôme, Laurent et Thomas Fortin

Marguerite (1883-1925) et Jacqueline Belleau (1890-), les deux épouses d’Émile Fortin, sont les filles de l’avocat Isidore-Noël Belleau (1848-1936), député fédéral conservateur de Lévis (1883-1885), maire de Lévis (1891-1895 et Juge à la Cour supérieure du Québec (1912-1932).

Une toile généalogique et un environnement fort intéressants.

Pierre Fortin

Réputé docteur en économie, avec un diplôme détenu de l’Université Berkeley en Californie, chercheur à l’Institut C.D. Howe, professeur émérite à l’UQUAM, « Pierre Fortin, récipiendaire de la Médaille d’or du Gouverneur général du Canada, a publié une dizaine de livres, quelque 60 rapports et plus de 110 articles dans des revues et ouvrages scientifiques au Canada et à l’étranger. Ses principaux domaines de recherche comprennent la croissance économique, les politiques monétaires et budgétaires, la politique sociale ainsi que l’économie du Canada et du Québec (…).

Selon l’Association des économistes québécois, il a été membre du comité des conseillers économiques du ministre des Finances du Canada et, en 2009-2010, conseiller économique principal du premier ministre du Québec.» En 2011, il a été fait membre de l’Académie des Grands Montréalais (secteur scientifique) par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain. Il a aussi été intronisé Chevalier de l’Ordre du Québec.

Pierre Fortin a obtenu le Prix de l’Association canadienne-française pour l’avancement des sciences, le Prix commémoratif Douglas Purvis (pour la meilleure publication dans le domaine de la politique économique au Canada), et trois fois la Médaille d’or du National Magazine Awards Foundation (pour la meilleure chronique régulière dans un magazine canadien).

Le 4 juin 1966, dans l’église Saint-Charles-Garnier de Québec, le 4 juin 1966, Pierre Fortin épouse Michèle Beauchamp (1944-). Mme Michèle Fortin sera directrice générale adjointe de Téléfilm Canada de 1989 à 1992, première vice-présidente principale de la télévision française de Radio-Canada de 1992 a 2002. En juillet 2005, Mme Beauchamp, sociologue et maître en administration publique, est nommée présidente-directrice générale de Télé-Québec. Elle mérite le titre de Chevalier des Arts et des lettres de la République française En 2008, elle aura été lauréate du Top 100 des Canadiennes les plus influentes dans la catégorie Arts et Communications. En 2013, l’Académie canadienne du cinéma et de la télévision lui remet son Grand prix. En février 2016, elle reçoit l’Ordre du Canada,

Mme Fortin a antérieurement occupé divers postes de haute direction dans les domaines de l’éducation, de la science, de la culture et des communications au Canada. Elle prend sa retraite en août 2016. Pierre Fortin et son épouse Michèle sont les parents de deux filles et trois garçons d'origine coréenne: Catherine, Élisabeth, Jérôme,Laurent et Thomas Fortin.

Philippe Angers est ainsi l’arrière-grand-père de Pierre Fortin. Bon sang ne saurait mentir :

« J'ai toujours été très fier de mes origines beauceronnes, via ma mère. En fait, si j'étais né plus tard, dans la génération de nos enfants, mon nom serait Philippe-Pierre Angers-Fortin! » (Pierre Fortin, 2016-01-10)

Le 13 mai 2016, à Vallée-Jonction, en Beauce, Linda Champagne de la Société Historique Sartigan de Saint-Georges et son équipe voient l’aboutissement d’une grande réalisation : Au cœur de notre rivière Chaudière. Deux cahiers thématiques sur la Chaudière, dont un historique bien ordonné par Roger Gagné, enseignant retraité en sciences humaines. Une expo itinérante de photos de la Beauce au fil des ans et une intéressante et poétique vidéo sur la rivière Chaudière complètent ce bel outil de fierté beauceronne.

Ce même 13 mai, on rend un hommage posthume à des descendants amérindiens beaucerons et à des historiens de la Beauce : Honorius Provost (1909-1997), Madeleine Ferron (1922-2010), Robert Cliche (1921-1978), Roger Bolduc (1921-1985), Robert Vézina (1906-1989) et Philippe Angers (1858-1935)…Pierre Fortin reçoit alors un parchemin au nom des descendants du notaire Angers. André Garant est chargé de composer une brève biographie de M. Angers qui est présenée à M. Fortin.

Enfin, le grand historien de la Beauce, Honorius Provost, écrit : « Le notaire Philippe Angers de Beauceville a publié des choses délicieuses, jadis, dans la revue Le Terroir(Sainte-Marie de la Nouvelle-Beauce, t. 2, Honorius Provost, p. 532

La diffusion de plusieurs pans de l’histoire beauceronne par Philippe Angers (1858-1935) est enfin reconnue plus de 80 ans après son décès.

http://www.patrimoine-beauceville.ca/notaire-historien-philippe-angers-1858-1935- Philippe Angers

https://www.youtube.com/watch?v=4HzkLvz5Ev0 Entrevue à RDI économie (Pierre Fortin)

https://www.youtube.com/watch?v=WMI-SaUF-dM L’argent et la retraite (Pierre Fortin)

Recherche et rédaction :

André Garant, historien